Le monde du travail mis en scène dans la publicité
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Début septembre est souvent synonyme de fin de vacances et de reprise du travail. Pendant la période estivale de nombreux travailleurs ont laissé leur poste vacant pour se reposer et changer d’air. Toutefois, avec une moyenne de 35h par semaine, cette activité rémunérée permettant la production de biens et de services, continue d’occuper le quotidien de la majorité des personnes.
Par conséquent, de multiples produits et services sont proposés pour prendre du bon temps avant, pendant et après le travail. Pour communiquer, les marques mettent en scène les produits et services dans diverses situations propres au monde du travail. Cependant, le travail dans la publicité est bien souvent représenté de la même et unique manière…
Le travail dans la publicité est principalement effectué par des hommes d’une quarantaine d’années qui occupent leur fonction de cadre dans des bureaux en open space. Avec un dresscode costard-cravate, ces employés travaillent sans s’arrêter devant leur ordinateur et sont toujours prêts à répondre au téléphone. Ils s’autorisent néanmoins quelques « pauses café » pour se décontracter. Les femmes occupent une place peu importante dans ce milieu du travail majoritairement masculin et sont souvent présentées en tant qu’assistantes ou simples secrétaires.
Le travail est un monde sans pitié et les employés sont soumis à un stress quotidien de la part de leurs collègues et de leur hiérarchie. En effet, le personnage central de la publicité est généralement moins performant que son collègue et se fait donc plus souvent reprendre par son supérieur. Bien heureusement, grâce au produit consommé, cette personne pourra enfin prendre sa revanche !
Pourquoi les publicitaires ont-ils choisi de faire affaire avec le monde du travail ? Comment arrivent-ils à nous convaincre de l’utilité de leurs produits ? Ont-ils compris l’importance que le travail prend dans nos quotidiens ? Que nous en ayons ou pas d’ailleurs !
L’avis du psy
Depuis plusieurs années, différents psychologues et psychiatres (Lemoine C., Légeron P.,…) ont abordé les problèmes de souffrance au travail. Ils ont notamment identifié des catégories de stresseurs professionnels. Nous retrouvons parmi eux : les caractéristiques de la tâche, les rôles et les interactions sociales, les caractéristiques de la carrière, l’interface travail/hors travail ainsi que les modes de gestion des organisations. De nos jours, les exigences économiques prennent une place importante dans nos quotidiens professionnels. Le travail se retrouve ainsi fréquemment source de compétitivité, de concurrence, d’urgence, de vitesse, d’efficacité. Le risque est alors de substituer la personne à des objectifs à atteindre et d’occulter les aspects positifs du travail (comme l’épanouissement dont il peut-être porteur).
Les publicitaires semblent avoir pointé ces problématiques et nous les présentent, souvent avec humour, dans leurs diverses annonces. Ils nous permettent ainsi de nous identifier et de nous projeter. Leur travail est alors de nous démontrer que les produits sont là pour nous soutenir, nous conduire à la réussite, à l’utilisation maximale de nos capacités, de nos compétences. Nos éventuelles inquiétudes et difficultés sont donc utilisées par les annonceurs qui nous proposent de consommer des produits contenants et rassurants.
Les produits nous apporteraient divers bienfaits, souvent absents de nos jours, mais pourtant nécessaires pour chacun d’entre nous. Ils nous donneraient ainsi l’opportunité d’obtenir une reconnaissance sociale, d’atteindre une certaine autonomie, d’accéder à un développement et une réalisation de soi. Nous permettraient-ils donc de ressentir du plaisir au travail ? Nous donneraient-ils la possibilité de faire face aux différents désagréments auxquels nous pourrions être éventuellement confrontés ? Nous comprendrions alors pourquoi nous pourrions avoir le besoin irrépressible de nous les procurer. Pourquoi résisterions-nous à des produits qui apporteraient des solutions à nos problèmes et nous promettraient un idéal ?
Auriane et Simon Gomez
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