Le plus grand stunt de l’histoire revient à la sécurité routière et date de 1973

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Pour une raison ou une autre, j’ai récemment été amené à effectuer un stage de sensibilisation à la sécurité routière, vous savez celui qui permet de récupérer 4 points ! Outre le fait que cela soit très intéressant, pédagogique et instructif (si, si je vous l’assure), j’ai également appris en matière d’histoire de la publicité. Cet article va donc retracer une campagne que j’ai trouvé extraordinaire tant sur le fond que par la forme.

Pour se replacer dans le contexte, en 1972, le nombre de mort dans des accidents de la route en France est de 16 545. C’est le plus grand nombre jamais atteint depuis l’arrivée de l’automobile en France.  Cette année noire entraînera une véritable prise de conscience des pouvoirs publics et notamment du premier ministre de l’époque Jacques Chaban-Delmas, dont l’épouse fut également décédée dans un accident de la route deux ans auparavant. Le premier ministre décide alors de créer un comité interministériel à la sécurité routière, qui sera en charge de définir la politique de sécurité routière mais surtout d’en piloter la communication

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En raison d’un nombre d’habitants quasi identique au nombre de morts sur la route l’année précédente, la ville de Mazamet (Tarn – 81) et ses habitants ont été réquisitionnés pour tourner le premier film publicitaire de l’histoire de la sécurité routière en 1973, nommé : Une ville rayée de la carte. Une idée imaginée par Michel Tauriac, reporter à l’ORTF, qui propose de mettre en scène plus de 800 mazamétains volontaires, allongés morts sur les routes de la ville. Cette image apocalyptique est alors filmée à la manière d’un documentaire.

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Le film sera diffusé quelques jours après sur la première chaîne et entraînera une véritable modification des comportements de la part des automobilistes. En effet, depuis cette année là et 40 ans d’actions de communication, le nombre de tués sur les routes n’aura pas cessé de diminuer pour arriver en 2012 à 3 645 !

Retrouvez ci-dessous, un extrait du reportage en début du film (de 0:47 à 1:24). Je ne suis pas arrivé à retrouver le film en entier, si vous l’avez, n’hésitez pas à me le transmettre.

De nos jours, ce film serait d’ailleurs qualifié de « stunt », « stunt marketing » ou « stunt publicitaire ». Vous savez, ces nombreux films qui voient le jour sur internet mettant en scène des personnes réalisant de manière tout à fait « naturelle » des actions en lien avec la marque et le tout magnifiquement bien filmé par des caméras « cachées » (ce n’est pas streetplanneur qui dira le contraire). De prestigieuses marques se sont d’ailleurs largement inspirées de ce concept (Renault, Coca Cola, Carlsberg, Nivea, Mikado, NRJ, LG…) pour diffuser ces vidéos sur le net. Il est vrai que les premières étaient plutôt amusantes, mais la généralisation a donné de bons mais surtout de mauvais résultats. Je me rappelle bien d’un des premiers du genre pour Tic Tac qui, comme vous pouvez le constater, présente une image assez proche du film de la sécurité routière :

Quoiqu’il en soit, je trouve cette campagne magnifique tant par la modernité de l’idée que par la participation volontaire de toute une ville et des résultats que cela a pu engendrer. Je serais curieux de savoir si une telle opération pourrait voir le jour aujourd’hui, mais j’ai bien peur d’avoir déjà la réponse…

Pour aller plus loin, retrouvez notre petite réflexion sans prétention sur le thème : « Faut-il choquer pour convaincre ? »

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